Bibliographia

website bibliographia logoeBook version

My other websites:

Theory and History of Ontology

website ontology logoeBook version 

History of Logic

website logic logoeBook version  

Bibliographia. Annotated bibliographies by Raul Corazzon | e-mail: rc@ontology.co

 

From Greek to Latin. The development of the Latin philosophical vocabulary. Non-English studies

Bibliography

Études en Français

  1. Aubert-Baillot, Sophie. 2021. Le grec et la philosophie dans la correspondance de Cicéron. Turnhout: Brepols

    "D’un point de vue thématique, l’alliance intime de la philosophie et de la langue grecque, dont Cicéron était l’héritier par sa formation intellectuelle et par sa culture de Romain bilingue, avant d’entreprendre le projet audacieux d’exposer la philosophie en latin, justifie que près du tiers des occurrences totales de mots ou expressions grecs dans la correspondance (258 sur environ 850, selon notre décompte) soient susceptibles d’une lecture philosophique. Une telle alliance était de surcroît renforcée par l’existence de modèles littéraires qui nourrissaient la réflexion et la pratique de Cicéron, et qui rassemblaient les trois fils que nous avons isolés plus haut, à savoir le grec, la philosophie et le genre épistolaire : il s’agissait de lettres écrites par des philosophes grecs, à l’époque classique et hellénistique." (pp. 20-21)

    (...)

    "Dans une première partie, nous avons donc procédé à la définition de notre corpus (chapitre I), que nous avons présenté sous forme de quatre tableaux successifs récapitulant les mots et expressions grecs analysés, qui étaient à notre sens dotés d’une teneur explicitement ou implicitement philosophique. Nous avons ensuite proposé une première approche formelle du corpus obtenu, en livrant des analyses grammaticales, syntaxiques et stylistiques des occurrences grecques, classées en allusions, mentions, et citations, puis nous en avons dégagé les principales fonctions, avant d’examiner les modalités d’accès au savoir philosophique grec qui s’offraient à Cicéron, par le biais d’un enseignement oral, de la fréquentation de bibliothèques, de la consultation de livres sous forme intégrale ou résumée (chapitre II). Il ne convenait pas pour autant de négliger la dimension proprement humaine de notre sujet. Le corpus épistolaire de Cicéron est composé de lettres authentiques, envoyées à des destinataires souvent fort connus, dont la vie, la carrière politique, le statut social, les cercles amicaux, les goûts intellectuels influent fortement sur la présence, la fréquence et la qualité du grec qui leur est adressé. Aussi avons-nous rédigé une notice sur chacun des treize correspondants de Cicéron qui avaient reçu une ou des lettres renfermant un ou plusieurs termes grecs susceptibles d’une interprétation philosophique. Nous y avons décrit leurs identités, leurs fonctions et leurs langages, grâce à une approche d’ordre à la fois prosopographique, politique, linguistique et philosophique. En adaptant son mode d’expression et ses références grecques à chacun de ses destinataires, Cicéron se montre fidèle à l’enseignement du Phèdre platonicien qui enjoint, pour semer les graines du savoir à bon escient, de connaître la nature de l’âme à laquelle s’adresse le λόγος(94) (chapitre III).

    Dans une seconde partie, nous avons examiné les sources philosophiques du grec figurant dans la correspondance cicéronienne en leur consacrant quatre études successives. La première porte sur Platon, les Socratiques – Xénophon et Antisthène – et les Académiciens – Arcésilas, Carnéade, Philon (chapitre I). La deuxième, plus brève, se concentre sur Aristote puis sur les Péripatéticiens Théophraste et Dicéarque (chapitre II). La troisième a trait à Épicure ainsi qu’à quelques Épicuriens, dont le plus connu est Philodème de Gadara (chapitre III). Enfin, la quatrième étude est consacrée aux Stoïciens et se conclut sur deux études de cas d’« intraduisibles », la φιλοστοργία (ou « amour parental pour sa progéniture ») et l’εὐθυρρημοσύνη (« le parler droit ») (chapitre IV)." (pp. 30-31)

    (94) Platon, Phèdre, 277 b-c.

  2. Boyancé, Pierre. 1954. "Le platonisme à Rome. Platon et Cicéron." In Association Guillaume Budé. Congrès de Tours et Poitiers. Actes du congrès 3-9 Septembre 1953, 195-221. Paris: Les Belles Lettres

    Repris dans P. Boyancé, Études sur l’humanisme cicéronien, Bruxelles: Latomus. Revue d'études latines, pp. 222-247.

    "Une première série de problèmes concerne la question de savoir quel contact Cicéron a pris réellement avec les dialogues. Il est assez difficile de la séparer des problèmes concrets relatifs aux divers points de doctrine où Cicéron s’inspire de Platon et les auteurs qui traitent ceux-ci sont amenés occasionnellement à faire des remarques utiles et peut-être même décisives sur la question générale que nous venons de poser. Rappelons que dans les oeuvres philosophiques les échos faits à Platon vont de références qui sont de simples allusions jusqu’à des traductions littérales. Rappelons que Cicéron lui-même a souligné le plaisir qu’il a pris à ces traductions, qu’il considère comme un véritable ornement ajouté à ses dialogues (De finibus, I, 7). La liste en est donnée en dernier lieu dans l’article déjà cité de Mme De Graff (2)." (p. 229)

    (,,,)

    "Quels sont les écrits de Platon desquels nous avons des échos dans Cicéron ? On en trouvera la liste dans l’article de Mme De Graff. D’une manière générale on peut dire qu’il s’est attaché d’abord à ceux qui avaient un rapport plus direct avec ses préoccupations personnelles, soit rhétoriques, soit politiques. On peut remarquer en outre que ce sont les oeuvres qui ont joui aux temps hellénistiques de la plus grande faveur. Tel est le cas par exemple du Timée, malgré la difficulté du sujet sur laquelle Cicéron insiste dans tel texte du De finibus (1 2). Les dialogues ignorés de lui sont surtout les grands dialogues métaphysiques comme le Paménide, où la théorie des idées —qui elle-même n’a pas retenu beaucoup l’attention de Cicéron —a été de la part de Platon l’objet d’une critique et d’un dépassement dont l’histoire moderne de la philosophie n’a elle-même compris qu’assez tard le sens et la valeur. On ne peut aucunement en vouloir à Cicéron s’il n’a pas reconnu à l’intérieur même du platonisme l’évolution complexe qui conduit du socratisme aux grands dialogues de la théorie des idées et de ceux-ci aux dernières oeuvres à travers la théorie des Idées-nombres et cette mystérieuse leçon sur le Bien qui intéresse tant nos platoniciens.

    Ce n’est sans doute pas dans ses oeuvres proprement philosophiques, celles des années 46-44, composées sous la dictature de César, que Cicéron s’est montré le plus un homo platonicus. Ce ne sont pas, notons-le bien, ses oeuvres les plus personnelles, celles où il a mis le plus de son expérience et de sa réflexion. Celles qui méritent le mieux d’être considérées comme telles, ce sont les dialogues du De oratore, du De republica et du De legibus.

    (2)[Plato in Cicero, dans Classical Philology, t. XXXV, 1940, p. 143-153], p. 146 (liste des traductions et paraphrases).

  3. ———. 1956. "La connaissance du grec à Rome." Revue des Études Latines:111-131.

  4. ———. 1960. "Cicéron et les semailles d'âme du Timée (De legibus, I, 24)." Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres:283-289

    Repris dans P. Boyancé, Études sur l’humanisme cicéronien, Bruxelles: Latomus. Revue d'études latines, pp. 294-300.

    "Cicéron présente au premier livre du De legibus un véritable résumé de philosophie, afin d’appuyer sa théorie de la loi naturelle.

    Il y a là des pages d’un intérêt très grand à la fois pour l’étude de Cicéron lui-même et pour celle de l’histoire de la philosophie, sans compter celle de l’histoire du droit. Par leur date (1), ces pages sont à peu près certainement le premier contact étendu de l’oeuvre cicéronienne avec les grands problèmes, qu’il s’agisse de l’éthique, de ce que l’auteur devait approfondir surtout dans le De finibus et le De officiis (2), qu’il s’agisse de la « physique» et de la théologie, de ce à quoi il devait consacrer notamment le De natura deorum. Leur intérêt est de nous montrer comment s’est formée la culture philosophique de Cicéron. Elle est pour l’essentiel fixée quelques années avant le moment où il se mettra systématiquement, sous la dictature de César et à la faveur des loisirs forcés qu’elle lui créait, à composer ses traités." (P. 283, notes omises)

  5. ———. 1969. "Trois citations de Platon chez Cicéron." In Hommages à Marcel Renard, edited by Bibauw, Jacqueline, 126-132. Bruxelles: Latomus, Revue d'études latines

    Repris dans P. Boyancé, Études sur l’humanisme cicéronien, Bruxelles: Latomus. Revue d'études latines, pp. 248-255.

    "La première citation se trouve au paragraphe 12[*] : «Il fallait en outre prêter attention dans la cité à ce que l’on trouve exprimé divinement dans notre cher Platon : tels sont dans la république les premiers citoyens, tels ont coutume d’être les autres» (2). Sa place dans le contexte est quelque peu obscure. Cicéron vient d’énumérer les raisons qui l’ont rapproché de César : au premier rang le souhait de Pompée, mais aussi la vieille amitié qui les lie, son frère et lui, à César et qui a été ranimée dans ces derniers temps par son humanitas et sa liberalitas (allusion des plus précises, si Ton songe que Cicéron se laissa prêter de l’argent par César et se vit confier par lui la direction des travaux de son forum) (3). Il y a également l’intérêt public qui lui paraissait, surtout après les hauts faits de César (en Gaule), exclure des querelles avec ces hommes (les triumvirs évidemment)." (p. 248)

    (...)

    "Les deux autres citations de Platon se trouvent plus loin, au paragraphe 18, et elles sont très rapprochées l’une de l’autre. Il y a le Criton d’abord, la Lettre V ensuite." (p. 253)

    [*] Lettre à Lentulus du 54, Fam. 1.9.12.

    (2) Fam., I, 9, 24.

    (3) (...) Lentulus Spinther était édile curule en 63.

  6. Dubuisson, Michel. 1981. "Vtraque lingua." L'antiquité classique no. 50:274-286

    Résumé: "L'examen des attestations de utraque lingua, apparue à l'époque de Cicéron, et qui désigne toujours le grec et le latin, permet de conclure que son emploi correspond au désir des Romains d'associer, en les plaçant sur le même pied, leur langue à celle des Grecs, afin de faire sortir la première du groupe des idiomes barbares et de la faire bénéficier du prestige de la seconde.

    C'est là une des manifestations du complexe d'infériorité qui caractérise l'attitude des Romains à l'égard de la langue et de la culture grecques."

  7. ———. 1982. "Y-a-t-il une politique linguistique romaine ?" Ktèma : civilisations de l'Orient, de la Grèce et de Rome antiques no. 7:187-210

    "Conclusion

    Le problème de l’existence d’une politique linguistique romaine du IIe siècle av. J.-C. au Ier siècle après peut donc être résumé de la façon suivante.

    1. Rien ne permet de penser qu'il y ait eu, à l’un ou l'autre moment, un «impérialisme linguistique» romain, c’est-à-dire des efforts pour imposer l’usage du latin aux pays conquis. La romanisation a été un phénomène spontané ; l'impulsion est venue, dans bien des cas, des peuples soumis eux-mêmes.

    2. L’État romain ne semble pas avoir eu, à l’égard des langues étrangères en général, d’attitude bien déterminée ; le pouvoir n'a pas réagi autrement que l'ensemble de la société, où dominait l'indifférence à l'égard des langues autres que le grec et le latin.

    3. Le grec constitue précisément un cas particulier. Principale langue véhiculaire de la Méditerranée, instrument d’une culture prestigieuse, il est d’autant plus ressenti comme une menace que les membres des classes supérieures le pratiquent pour la plupart aussi bien, voire plus spontanément que le latin, et que nombre d’entre eux affectent même de considérer l’hellénisme comme la seule culture digne de ce nom. Il était inévitable que des mécanismes de défense apparaissent, inévitable aussi que le mos maiorum soit appelé à la rescousse et que les magistrats, plus que tout autre citoyen, se sentent tenus de prendre position en la matière. Le texte de Valére Maxime [*] trop souvent sous-estimé, est particulièrement clair : au-delà des nécessités pratiques qui imposent évidemment, en Orient, une large prépondérance du grec (reflétée dans les documents épigraphiques et papyrologiques), on cherche à définir un domaine réservé et à affirmer sur un point au moins la primauté symbolique du latin. Il s’agit en somme bien plus de protectionnisme que d'impérialisme : en fait, la politique linguistique romaine est apparue, au contraire, pour défendre le latin contre l’impérialisme linguistique et culturel du grec, ou contre ce qui, en tout cas, était ressenti comme tel." (p. 209)

    [*] Valére Maxime, Facta et dicta memorabilia II, 2, 2-3.

  8. ———. 1985. "La place du grec dans la société romaine : à propos d'un ouvrage récent(1)." Revue belge de philologie et d'histoire no. 63:108-115

    (1) Jorma Kaimio, The Romans and the Greek Language, Helsinki, 1979, 379 pp. (Commentationes Humanarum Litterarum, 64).

    "Sïl y a un sujet à la mode dans les sciences humaines d·aujourd·hui, c·est bien le bilinguisme (ou le multilinguisme) et les problèmes qu ïl pose en théorie et en pratique." (p. 108)

    (...)

    "Il faudrait donc à la fois entreprendre une série d'enquêtes du type le plus traditionnel (on n'a même pas, par exemple. de traitement complet de la question des hellénismes dans le vocabulaire latin) et repenser les données disponibles d'une manière qui soit à la fois conforme à la méthodologie de l'histoire ancienne et pertinente d'un point de vue sociolinguistique. Ce travail, énorme, demandera sans nul doute plusieurs années et le concours d'un grand nombre de spécialistes.

    Jorma Kaimio a choisi de tenter sans attendre une synthèse au moins partielle (puisqu'elle ne porte que sur rune des faces du problème, le grec à Rome, sans faire entrer en ligne de compte la question, à mon sens indissociable, du latin des Grecs) et que l'on taxera sans doute de prématurée. Comme toute entreprise de ce genre, elle présente cependant le grand avantage d'inventorier les lacunes de nos connaissances et de lancer le débat ; ses défauts mêmes seront pour ses successeurs autant d'incitations à la réflexion. Aussi les critiques formulées dans les pages qui suivent se voudront-elles, dans la pleine acception du terme, constructives." (pp. 110-111)

    (,,,)

    "Bien d'autres remarques pourraient encore être faites à propos de cet ouvrage, qui a le grand mérite de montrer combien le problème du grec et de l'hellénisme traverse toute l'histoire et la culture romaines, combien aussi il reste, dans l'ensemble, mal connu. La synthèse entreprise par J. Kaimio était sans doute prématurée dans l'état actuel de nos connaissances; le plus bel hommage qu'on puisse lui rendre est qu'elle facilitera considérablement le travail des chercheurs qui reprendront le problème, et que leurs conclusions, même si elles sont diamétralement opposées à celles de l'auteur finlandais, reposeront en fin de compte sur le matériel qu ïl a été le premier à rassembler sur une aussi vaste échelle." (p. 115)

  9. ———. 1985. Le latin de Polybe. Les implications historiques d'un cas de bilinguisme. Paris: Klinksieck

    "Le plus intelligent des historiens de Rome est un Grec. Sa vision est donc celle d'un étranger. La question de savoir dans quelle mesure sa connaissance des choses romaines est exacte ou suffisamment précise doit être posée. D'autre part, son interprétation des réalités romaines dépend nécessairement de façons de penser grecques. Ce regard étranger peut être déformant, ou au contraire éclairant, ou l'un et l'autre à la fois; il faut en tout cas l'analyser lui-même avec attention. La lecture de l'Histoire a tôt fait de montrer, cependant, que le problème des relations de Polybe avec Rome a aussi une autre dimension. Nombreux sont les passages où cet exilé semble épouser la cause du vainqueur et renier ou accabler ses compatriotes. On s'étonne aussi de lire, sous 1a plume d'un Grec, des jugements reflétant un point de vue qui paraît typiquement romain." (p. 8)

    (,,,)

    "La solution serait peut-être de tenter d'abord une approche plus limitée, mais qui permette de s'avancer sur un terrain plus solide. La linguistique moderne établit un lien étroit entre langue, vision du monde et mentalité; le biculturalisme s'accompagne, dans l'immense majorité des cas, d'un bilinguisme, dont il procède.

    Serait-il possible, en étudiant de près le bilinguisme de Polybe, de se faire une première idée de son biculturalisme, autrement dit de tracer, grâce aux conclusions d'une étude sur la latinisation de sa langue, une première esquisse de la romanisation de sa mentalité ?

    C'est ce que j'ai tenté de faire dans le présent travail." (p. 8)

    (...)

    "L'apport essentiel de cette étude découle cependant de son objet même. Il a déjà été exposé; on peut le rappeler d'un mot. Savoir désormais avec certitude (au lieu de se borner à le soupçonner) que Polybe a subi l'influence de la langue latine et de la mentalité des Romains, et avoir une idée plus ou moins précise de la façon dont elle s'est exercée, c'est le voir désonnais d'un tout autre oeil.

    L'introduction de cette perspective nouvelle devrait avoir des répercussions considérables sur l'ensemble de la recherche polybienne - et donc de l'histoire de Rome." (p. 294)

  10. ———. 1992. "Le grec à Rome à l'époque de Cicéron, extension et qualité du bilinguisme." Annales. Economies, sociétés, civilisations no. 47:187-206

    "Il s'agit donc de décrire le bilinguisme romain classique le plus exactement possible, en déterminant en particulier, du moins dans un premier temps, son extension (qui - quels hommes, quels groupes sociaux - parle le grec?) et sa qualité (quel grec parle-t-on et comment?).

    Les données utilisées appartiennent en majorité à l'époque de Cicéron, qui est à la fois particulièrement bien documentée et essentielle pour notre problème.

    Cicéron lui-même est d'ailleurs, à ce point de vue comme à bien d'autres, un symbole et un résumé de son temps, dont il vit en lui-même la plupart des conflits : l'examen de son oeuvre sera particulièrement éclairant.(6) Le cas échéant, le rappel de certains aspects de la période précédente aidera à mieux comprendre celle-ci. Le Haut-Empire fournira de son côté un certain nombre d'indications complémentaires. L'étude n'en reste pas moins purement synchronique et ne tentera pas de traiter la question de l'origine du grec à Rome ni des développements ultérieurs de son usage." (pp. 187-188, une note omise)

    (6) Cf. M. A. Trouard, Cicero's attitudes towards the Greeks, Chicago, 1952; M. Ruch, « Nationalisme culturel et culture internationale dans la pensée de Cicéron», dans REL, 36 (1958), pp. 187-204; N. K. Petrochilos, Roman attitudes ta the Greeks, Athènes, 1974.

  11. Gaffiot, Félix. 1934. "Note sur Cicéron traducteur du grec." Revue des Études Grecques no. 47:21-25

    "Dans l'explication des textes latins, les commentateurs ont très légitimement recours aux sources grecques, le cas échéant, pour déterminer le sens exact d'un passage, pour rendre compte d'une tournure, ou pour appuyer une remarque grammaticale.

    Mais il y faut de la prudence et ce serait s'exposer parfois à des mécomptes que de se fier aveuglément à un rapprochement du latin avec l'original grec.

    Çicéron, par exemple, prend de grandes libertés avec ses modèles, môme quand il les traduit. On connaît du reste ses idées sur la question : il les a exposées notamment dans le De Optimo génère oratorum (§§ 14 et 23), préface de la traduction — malheureusement perdue — qu'il avait faite des célèbres discours prononcés par Eschine et Démosthène à propos de Ctésiphon.

    Dans cette traduction, il entendait, d'une part rendre les pensées et leur tour propre, d'autre part conserver la valeur et la force des termes, et le tout, sans jamais ni s'asservir au mot à mot ni surtout manquer aux lois de la langue." (p. 21)

  12. Lemoine, Michel. 1998. "Innovations de Ciceron et de Calcidius dans la traduction du Timée." In The Medieval Translator – Traduire au Moyen Age, vol. 6, edited by Ellis, Roger, Tixier, René and Weitemeier, Bernd, 72-81. Turnhout: Brepols

    "(...) il n'existe pas actuellement d'etude d'ensemble sur ce sujet [la comparaison systématique de Cicéron et Calcidius]. Il s'agirait, il est vrai, d'une vaste entreprise, puisqu'il faudrait établir un lexique comparatif gréco-latin des principaux termes de la philosophie grecque. On constaterait alors les differences qui existent entre les deux versions, mais aussi, a l'intérieur de chacune d'elles, les variations, les hésitations de traducteurs qui n' ont pas encore choisi definitivement les équivalents latins de certains termes clefs. Cette etude lexicographique, toutefois, devrait etre prolongèe par une étude portant sur la syntaxe et le style,

    c'est-a-dire sur le fonctionnement de la langue de chaque traducteur. Il serait alors possible de saisir comment chacun, globalement, a transposé le texte original du Timée, de comparer ces versions a d'autres temoins de la tradition latine de Platon, de les situer, enfin, dans l'histoire du latin philosophique.

    De cette enquête, à laquelle j'espère apporter une contribution, on ne trouvera ici qu'un chapitre préliminaire dans lequel je voudrais mettre en valeur l'originalité des traductions de Cicéron et Calcidius en m'attachant à ce qui en constitue !'aspect le plus visible, sinon le plus important : les néologismes."

  13. Lévy, Carlos. 1992. "Cicéron créateur du vocabulaire latin de la connaissance : essai de synthèse." In La langue latine, langue de la philosophie. Actes du colloque de Rome (17-19 mai 1990), 91-106. Rome: École Française de Rome

    Résumé : "La création par Cicéron du vocabulaire philosophique latin a été un acte d'une grande audace intellectuelle, à l'égard duquel Atticus et Varron ont d'abord été très réservés, pour des raisons à la fois culturelles et philosophiques. C'est l'élaboration dans les Académiques d'une terminologie fort complexe, destinée à rendre les concepts gnoséologiques stoïciens et académiciens, qui a renforcé la confiance que Cicéron a toujours eue dans les possibilités philosophiques de la langue latine. L'étude de ce vocabulaire (έποχή, καταληπτόν, συγκατάθεσις, έννοια, πρόληψις) montre que, si le principal souci de Cicéron était de concilier précision et uarietas, il a néanmoins exprimé, par son choix ou sa création de certains termes, une vision du monde qui ne coïncidait pas nécessairement avec celle des philosophes grecs. La construction du concept de «probable» à partir du πιθανόν et de l'εύλογον confirme à quel point cette démarche aura été féconde."

  14. ———. 2020. "Les limites de l’écriture philosophique chez Cicéron (Lucullus) et chez Augustin (Contra Academicos)." Ítaca. Quaderns Catalans de Cultura Clàssica no. 35-36:71-84

    Abstract: "The aim of this article is to show both Augustine’s dependence on Cicero and his independence from his model. In the Lucullus, Cicero divides his discourse into two parts, one dialectical, the other much more literary, because he believes that philosophical reflection should not do without the resources of persuasive and eloquent speech. In his Contra Academicos III, Augustine goes from the refutation of skeptical theses to a sort of explanatory myth, which he recognizes as subjective but it seems to him necessary to mark the limits of reason. The purpose of Cicero is literary and aesthetic, that of Augustine has a much clearer historical and ontological ambition. Neither admits that dialectical reason can be the only requisite of a discourse in search of the truth."

  15. Nicolas, Christian. 2005. Sic enim appello... Essai sur l'autonymie terminologique gréco-latine chez Cicéron. Louvain: Peeters

    "Le corpus de cette étude est constitué des vingt « grands traités » philosophiques, rhétoriques et politiques de Cicéron, dans lesquels l’influence grecque est prépondérante et où les énoncés autonymiques ont quelque chance d’abonder, à savoir (dans l’ordre alphabétique de leur notation abrégée) : Priora et Posteriora Academica (Ac.), Laelius de amicitia (Am.), Brutus (Br.), De oratore (De or.), De divinatione (Div.), De fato (Fat.), De finibus bonorum et malorum (Fin.), De inventione (Inv.), De legibus (Leg.), De natura deorum (Nat.), De officiis (Off.), De optimo genere oratorum (Opt.), Orator (Or.), Paradoxa Stoicorum (Parad.), Partitiones oratoriae (Part.), De re publica (Rep.), Cato Maior de Senectute (Sen.), Timaeus (Tim.), Topica (Top.) et Tusculanae disputationes (Tusc.).

    Quant au théme de cette étude, celui de l'autonymie bilingue, il pourra paraitre dans un premier temps sinon futile, à tout le moins bien mince. Mais j'espére montrer ce qu'une analyse structurelle des nombreux énoncés offerts par le corpus peut révéler sur la langue latine elle-méme et, peut-étre, sur la pensée de Cicéron.

    Le choix de cet auteur n'est évidemment pas aléatoire : il est le meilleur spécialiste qui soit de la langue et toute option terminologique est chez lui significative. Lorsqu'il écrit que le meilleur équivalent latin du terme grec εἴδωλα, dans son emploi technique et avec son sens de « images des objets, simulacres », est imagines (Fin. 1, 21), non seulement il y a lieu de le croire et d'en tenir compte, mais surtout — et c'est ce qui intéresse un spécialiste de la langue -- il y a possibilité de considérer un tel segment comme un lieu privilégié d'étude de la création verbale en latin. Un tel énoncé, où le modèle grec et l'aboutissement latin se trouvent mis en paralléle de maniére univoque, concertée, parfois hésitante (et ces flottements commentés « en direct » par Cicéron sont au moins aussi riches d'enseignements que ses assertions définitives), avec tout leur caractére empirique, constituent un inestimable laboratoire de la néologie." (pp. XI-XII, notes omises)

  16. Poncelet, Roland. 1957. Cicéron traducteur de Platon. L'expression de la pensée complexe en latin classique. Paris: de Boccard.

  17. Ravaute, Jeanne. 2022. "Les traductions d'οὐσία dans le Timée Cicéronien." Philosophie antique no. 22:65-91

    Résumé : "Dans sa traduction partielle du Timée de Platon, Cicéron traduit le terme grec οὐσία par aeternitas et materia. Ces choix de traduction sont particulièrement intéressants à étudier puisqu'il n'existe pas de traduction fixe d’οὐσία en latin à l'époque de Cicéron – il n'est, en effet, pas à l'origine du néologisme essentia. Pourquoi Cicéron choisit-il deux termes latins pour traduire un même mot grec ? Pourquoi deux mots si différents à la fois l'un de l'autre et du terme οὐσία ? Quelle compréhension du concept d’οὐσία, mais aussi du Timée, cette traduction induit-elle ? Nous étudions dans cet article chacune des deux traductions latines et tentons de montrer que Cicéron est influencé par le contexte dans ses choix de traduction. Dans le « prélude » du discours de Timée, il traduit οὐσία par aeternitas lorsqu'il considère que le terme grec, opposé à γένεσις, correspond au participe substantivé τὸ ὂν ἀεί, γένεσιν δὲ οὐκ ἔχον. En traduisant οὐσία par aeternitas en 29c3, il fait du sème de lìéternité une caractéristique discriminante d’οὐσία, qui correspond également au modèle intelligible du monde. Dans le cas de materia, le mot latin traduit l’οὐσία dans le cadre du mélange de l'âme du monde par le démiurge dans un cratère. Cicéron choisit le terme materia qui sert généralement, en contexte philosophique, à désigner une matière disponible pour prendre la forme qu'on veut lui donner, selon différentes doctrines. Nous tentons de montrer que le contexte de la métaphore du mélange pousse Cicéron à considérer le terme οὐσία comme une « substance » qui entre dans la composition dun mélange. Ces deux traductions d’οὐσία montrent que l'Arpinate choisit chacun des termes latins selon le sens précis qu'il donne à οὐσία, en fonction du contexte philosophique mais aussi en fonction du registre du discours."

  18. Rochette, Bruno. 1995. "Du grec au latin et du latin au grec. Les problèmes de la traduction dans l'antiquité gréco-latine." Latomus no. 54:245-261

    "Comme on le voit, que les Romains utilisent uertere ou interpretari, la traduction constitue chez eux un phénomène littéraire qui depasse largement la restitution fidèle, dans une autre langue, d'une oeuvre dont l'original ne pourrait être compris par un public romain. Aux yeux des Latins, traduire c'est aussi adapter, c'est-à-dire reprendre les idées d'une oeuvre grecque en en renouvelant la forme. Nous mettons ainsi le doigt sur le phenomène bien connu de la μίμησις ( imitatio ), qui est monnaie courante dans les conceptions littéraires des Grecs et des Latins, qui n'accordent pour ainsi dire aucune valeur a la notion de proprieté littéraire (85). Selon les theories des anciens (86), l'imitation pouvait revetir trois formes différentes : l'interpretatio, qui consiste a traduire une oeuvre fidèlement, selon le contenu et la forme ; l'imitatio, qui renouvelle la forme en conservant les grandes lignes du contenu de l'original ; 1'aemulatio, qui est une refonte compleèe du contenu et de la forme. Consideré comme phénomène littéraire, la traduction, qu'elle soit version fidèle ou adaptation libre, constitue done, a Rome, un des degrés de dependance d'une littérature par rapport a une autre, en l'occurrence celle de la Grèce." (p. 259)

    (85) E. Stemplinger, Das Plagiat in der griechischen Literatur, Leipzig-Berlin, 1912, p. 110-116.

    (86) Elles sont etudiees par A. Reiff, Interpretatio, imitatio, aemulatio. Begriff und Vorstellung literarischer Abhangigkeit bei den Romern, Cologne, 1959.

  19. ———. 2012. "Problèmes du bilinguisme dans l’Antiquité gréco-romaine." In Langue et histoire - Problèmes du bilinguisme dans l’Antiquité gréco-romaine, edited by Bertrand, Jean-Marie, Boilley, Pierre and Genet, Jean-Philippe 103-122. Paris: Éditions de la Sorbonne

    "Les limites de cette communication imposent que je sélectionne quelques aspects qui touchent directement le rapport entre langue et société et entre langue et culture. J’en ai privilégié trois : l’hellénisation de Rome et la politique linguistique romaine à l’époque républicaine ; le code-switching dans la correspondance de Cicéron ; bilinguisme, diglossie et identité dans l’Imperium Romanum : le choix de la langue." (p. 104)

  20. Trégo, Kristelle. 2012. "Substance, sujet, acte. La première réception latine d'Aristote : Marius Victorinus et Boèce." Les Études philosophiques no. 101:233-256

    "Quoique son enjeu concerne l’histoire de la métaphysique, le présent article ne s’intéressera donc pas au moment où la métaphysique prend son essor dans l’Occident latin, suite à la réception de l’ouvrage ainsi intitulé (conjointement au traité al-Ilāhiyyāt du Kitāb al-Šifā’ d’Avicenne) ; il examinera plutôt le moment de naissance du vocabulaire latin de l’être, à savoir le moment où les Latins ont cherché à traduire non pas la Métaphysique, mais une partie de l’oeuvre logique d’Aristote. Quoi qu’il en soit toutefois du travail effectué par Marius Victorinus et Boèce dans leur oeuvre logique, c’est tout autant, et sans doute d’une manière tout particulièrement remarquable, dans leur oeuvre théologique qu’un certain nombre de décisions conceptuelles sont prises, qui contribuent à la mise en place d’une compréhension originale de l’être." (p. 234, notes omises)

  21. Volpi, Franco. 2001. "Heidegger et la romanité philosophique." Revue de Métaphysique et de Morale no. 31:287-300

    Résumé : "Face à la conviction heideggérienne que la philosophie serait une affaire originairement et foncièrement grecque, une question inévitable se pose : qu’en est-il de la « romanité philosophique » ? L’auteur analyse dans une perspective critique l’unilatérale recontruction heideggérienne du rapport entre la romanitas et le monde grec, notamment l’idée que la romanité exprimerait une forme d’existence dérivée et décadente, qui ne serait plus à la hauteur de l’expérience grecque de l’être, occultée par la traduction latine des termes grecs fondamentaux. Il se propose donc de montrer que les Romains ont introduit d’autres concepts, inconnus des Grecs et devenus fondamentaux pour la culture européenne, tels que religio ou pietas, dont il présente un premier petit catalogue."

  22. ———. 2001. "La Romanité philosophique et son vocabulaire." In Philosopher en français. Langue de la philosophie et langue nationale, edited by Mattéi, Jean-François, 487-499. Paris: Presses Universitaires de France

    "... je voudrais simplement prendre en considération la première transformation linguistique à laquelle la philosophie fut soumise, avant la genèse des partitions linguistiques modernes et avant l'essor des traditions philosophiques nationales correspondantes : la tradition latine des Romains, qui s'approprie mais en meme temps délaisse la tradition grecque précédente, et qui est la mère de toutes les partitions linguistiques ultérieures. De l'analyse de cette nouvelle tradition - et de la possibilité d'une romanité ou d'une latinité philosophiques - nous pouvons dériver d'importantes conclusions à propos des autres traditions philosophiques romanes (française, espagnole, italienne, etc.). Je voudrais donc prendre en vue la traduction du patrimoine de la philosophie grecque dans le vocabulaire latin des Romains pour poser les questions suivantes : Quelles ont été les conséquences de cette traduction pour les contenus philosophiques transmis ?

    Quel rôle philosophique a joué le latin? A-t-il été secondaire et dérivé, ou bien a-t-il produit également des ouvertures philosophiques nouvelles et originales ? En somme, la philosophie a-t-elle parlé aussi en latin ? Et dans ce cas, y a-t-il une spécificité de la philosophie latine?" (p. 488)

Studi in Italiano

  1. Aronadio, Francesco. 2008. "L’orientamento filosofico di Cicerone e la sua traduzione del Timeo." Méthexis no. 21:111-129

    "II Timaeus costituisce il più ampio esempio di traduzione ciceroniana da testi greci che ci sia pervenuta. Sappiamo che il giovane Cicerone tradusse l'Economico di Senofonte, e che si dedicò, in un'epoca difficile da precisare, alla versione in latino del Protagora.(1) Di tali opere non restano però che pochi frammenti, laddove il Timaeus comprende la traduzione pressoché completa di una consistente parte del dialogo platonico (da 27d a 47b ).(2)" (p. 111)

    (...)

    "Come sempre accade per le migliori traduzioni, anche nel caso di Cicerone il suo rapporto con il testo da riportare nella propria lingua è segnato da un mobile equilibrio fra intelligenza della fonte e libertà del rendere. Proprio in ragione di ciò, piuttosto che inseguire nelle linee del Timaeus le corrispondenze e le distanze nel confronto con il testo platonico, vorrei considerare alcuni luoghi della traduzione che si presentano come problematici, nel senso che - come già emerge dai brevi esempi appena riportati - portano all'espressione il personale orientamento di pensiero di Cicerone. L'intento che perseguirò è indagare se essi non possano fornire un qualche indizio sul senso dell'operazione culturale e filosofica che Cicerone intendeva intraprendere apprestandosi alla versione in latino del dialogo di Platone. In sostanza, vorrei formulare qualche considerazione, sì, sul modo di tradurre di Cicerone, ma inserendola nel quadro di una riflessione sul taglio concettuale con il quale egli si è accostato al Timeo." (p. 113)

    (1) Per i frammenti superstiti di tali opere cfr. M Tuili Ciceronis Fragmenta, ex libris philosophicis, ex aliis libris deperditiis, ex scriptis incertis, Ioanna Garbarino recognovit, Milano 1984 (per l'Economico, p. 65-83; per il Protagora, p. 83-85). Cfr. anche R. Philippson, s.v. Cicero (Philosophische Schriften), in RE VII A 1 (1939) coll. 1104-1192 (sul Protagora col. 1150).

    (2) Il Timaeus ciceroniano si presenta come un lungo monologo, poiché non riporta dalla parte corrispondente del testo platonico l'interlocuzione del personaggio Socrate (in 29d). A parte ciò, il testo latino procede in sostanziale parallelismo con quello greco. Vi sono due lacune: non disponiamo, in primo luogo, della traduzione della pagina platonica 37c3-38c8 (una lacuna che è solo parzialmente integrabile grazie alla testimonianza nel De compendiosa doctrina, 198, 30 M., di Nonio); manca, in secondo luogo, il testo corrispondente al passo 43b5-46a2.

  2. Biasutti, Franco. 2004. "Il ruolo di Cicerone nella interpretazione hegeliana della Romanitas." In Hegel, Heidegger e la questione della romanitas: atti del Convegno, Verona, 16-17 maggio 2003, edited by Illetterati, Luca and Moretto, Antonio, 3-15. Roma: Edizioni di Storia e Letteratura

    "Nel corso di Lezioni sulla filosofia della storia risalente al semestre invernale del 1822 -23 , descrivendo i caratteri che connotano la religione dei Romani, Hegel fa questa osservazione: «Cicerone deriva religio da

    religare, legare, e si rallegra al riguardo della verità dei maiores. Presso i Romani si tratta in effetti di un essere-vincolati, mentre presso i Greci la religione è libera fantasia, libertà della bellezza e per i cristiani è la libertà dello spirito»(39). L'infortunio di Hegel a questo riguardo è evidente, in quanto attribuisce a Cicerone una etimologia che, come è noto, è di Lattanzio e di Agostino(40). Cicerone, nel De natura deorum, deriva viceversa religio da relegere(41). Questo errore di attribuzione non è tuttavia isolato, in quanto si trova ripetuto anche nelle Lezioni sulla filosofia della religione, dove può essere forse fatto risalire al corso del 1831(42)." (p. 13)

    (...)

    "!Il significato delle analogie che sono state messe qui in rilievo può probabilmente essere reso comprensibile da una osservazione di Rosenkranz: «Compenetrato dalla nobiltà e dalla bellezza dello spirito greco,

    Hegel non riuscì mai a riconoscere il cristianesimo autentico in una forma che escludesse da sé la solenne serenità degli antichi»(52). Vista in questa luce, pur nella sua determinazione errata, l'etimologia di religio ha, alla fine, la funzione di segnare una differenza nella esperienza dell'antichità, una differenza che separa il mondo greco dalla Romanitas in modo essenziale. La grecità risulta un punto importante per Hegel anche per la comprensione del Cristianesimo in quanto religione della modernità.

    Implicitamente, infatti, un rapporto ideale, privilegiato viene a stabilirsi tra la libertà della fantasia (religione greca) e la libertà dello spirito (Cristianesimo). L' errore hegeliano appare in sostanza funzionale a

    stabilire proprio questo rapporto ideale: in tal modo Hegel mirava ad avvicinare l'esperienza greca del divino al mondo cristiano, o forse, più verosimilmente, a rimodellare anche in funzione dell'esperienza greca

    del divino il contenuto, l'esperienza della religione cristiana." (p. 15)

    (39)Vorlesungen iiber die Geschichte der Philosophie 1822-23, p. 402 (423) .

    (40) Lactan. Div. inst. , I V, 28, 2 e Aug. Retract. , l, 1 3 , 8-9.

    (41) Cic. De nat. deor. , Il, 28. Per gli aspetti strettamente filologici della questione si rinvia a Ae. Forcellini, Lexicon totius latinitatis, a L Furlanetto, F. Corradini et L Perin emendatum et auctum, Patavii 1940, sub voce e ad A. Emout et A. Meillet, Dictionnaire étymologique de la langue latine, Paris 19594, sub voce; più ampiamente sul problema cfr. A. Wlosok, Romischer Religions- und Gottesbegriff in heidnischer und christlicher Zeit, «Antike Abendland>>, 16 ( 1970), pp. 39-53 e H. Bouillard, La formation du concept de religion en Occident, in AA.VV., Humanisme et foi chrétienne. Mélanges scientifiques du centenaire de l'Institut Catholique de Paris, publiés par C. Kanneugiasser et Y. Marchasson, Paris 1976, pp. 451-461.

    (42) Vorlesungen über die Philosophie der Religion , II, p. 588.

    (52) 52 Ros., p. 12 (34)-

  3. Brignoli, Fernando. 1957. "Le parole greche nelle opere di Cicerone." In Studi ciceroniani, 101-162. Napoli: Armanni.

  4. Brumana, Selene I. S. 2022. "Platonismo e aristotelismo nel Timaeus di Cicerone." Elenchos no. 43:249-278

    Abstract: "Cicero’s Timaeus legitimately stands as the first Latin exegesis of the Platonic dialogue. I shall deal with the interpretation of §§19–21, a passage that departs significantly from the Greek text in several respects. The aim of this paper is to explore the role Aristotelianism might have played in Cicero’s Timaeus. Among the points that support such an analysis is the mention of the Peripatetic Cratippus in the prologue. The interpretative scenario I suggest considers both Cratippus’ role and Antiochus’s philosophical system with its agreement between Platonism and Aristotelianism."

  5. Chiereghin, Franco. 1993. "L'inizio greco dell'Europa e la questione della Romanitas. Il cammino di Heidegger verso un altro inizio." Verifiche no. 22:95-122.

  6. De Gennaro, Ivo, and Zaccaria, Gino. 2014. "Heidegger e Roma. La romanità allo specchio della Seinsfrage." Eudia no. 8:1-19

    "Ora, riprendendo il filo del discorso, il più importante di quei luoghi — come s’è detto, particolarmente significativi — è un corso su Parmenide, che il filosofo tenne nell’inverno 1941/42 a Friburgo.(2) Nel contesto del tentativo di discernere l’indole di Ἀλήθεια — la Dea, appunto, del cosiddetto “poema di Parmenide” —, Heidegger dedica una puntuale analisi al senso e alle conseguenze della traduzione, o, più esattamente, della traslazione della verità greca — la ἀλήθεια — nella sfera della verità romana (la veritas) intesa come rectitudo, nozione a sua volta interpretata alla luce dei tratti dell’imperium e dello iustum. (L’analisi è insomma dedicata alla puntualizzazione dei tratti con cui la greca ἀλήθεια assume l’abito derivato della romana veritas.) In particolare, si mostra come, in forza di tale traslazione, il vero risponda ormai soltanto al carattere “imperiale” del comando — di quel comando che, nel momento genituralmente “opportuno”, informerà poi la metafisica della soggettività e della volontà (da Cartesio a Nietzsche), il cui esito è il malverso nichilismo che conferisce il geniturale tono di fondo alla nostra epoca."

    (2) Martin Heidegger, Parmenides, Frankfurt a. M.: Klostermann, 21992

  7. Illeterati, Luca, and Moretto, Antonio, eds. 2004. Hegel, Heidegger e la questione della romanitas. Atti del Convegno. Verona, 16-17 maggio 2003. Roma: Edizioni di Storia e Letteratura

    Indice: Premessa VII; Franco Chiereghin: Introduzione: La condanna di Roma in Hegel e in Heidegger IX-XIX;

    Saggi

    Franco Biasutti: Il ruolo di Cicerone nella interpretazione hegeliana della Romanitas 3; Giovanni Bonacina: Due prestiti da Gibbon per la descrizione hegeliana dell'impero romano d'Oriente nelle Lezioni sulla filosofia della storia 47; FRancesco Camera: La critica heideggeriana al concetto di religio e il problema del Cristianesimo 43; Umberto Regina: Hegel e Heidegger. Prima e dopo la romanità 65: Mario Ruggenini: Heidegger: la Grecia, Roma e il Cristianesimo 77;

    Contributi

    Stefano Fusau: Diritto e giustizia tra intelletto e ragione. Hegel e il metodo della giurisprudenza romana 105; Francesca Menegoni: Convergenze e divergenze nella definizione senecana e hegeliana di libertà 127; Antonio Moretto: Sul ruolo delle categorie logiche della limitazione nell'interpretazione hegeliana della Romanitas 139; Luca lletterati: L'origine e la sua dissoluzione: la Romanitas come problema in Hegel e Heidegger 155; Leonardo Samonà: La Romanitas fra Heidegger e Hegel 167;

    Indice dei nomi 167-185.

  8. Lambardi, Noemi. 1982. Il 'Timaeus' ciceroniano. Arte e tecnica del 'vertere'. Firenze: Le Monnier

    "Credo che il sottotitolo del presente lavoro (Il ‘Timaeus’ ciceroniano·, arte e tecnica del ‘vertere’') già ne delimiti i confini in maniera netta. Però mi sembra opportuno fin d’ora sottolineare che le pagine che seguono hanno come costante punto di riferimento (non di rado polemico) gli studi di Roland Poncelet[*] sull’espressione del pensiero astratto nella lingua latina classica. Essi a mio avviso hanno dato un contributo originale alla letteratura sul Timaeus." (p. 8)

    (...)

    "A conclusione della ricerca lessicale compiuta, sembra si possa confermare quanto già si delineava nei capitoli precedenti. Nonostante il tecnicismo che caratterizza ampi tratti del modello (si pensi per esempio alla descrizione platonica in 3 le - 34c del demiurgo-architetto del mondo, che ordina secondo rapporti proporzionali le parti costitutive del corpo dell’universo), la lingua della traduzione non rinuncia ad atteggiarsi secondo i moduli della prosa d’arte.

    (...)

    "Più in generale, dai confronti testuali dell’ultimo e dei precedenti capitoli tra originale e traduzione sembra si possa dedurre (contro l’interpretazione ponceletiana che vede essenzialmente nel Timaeus il tentativo fallito di raggiungere la precisione espressiva) che Cicerone ha rispetto al modello un atteggiamento complesso che per comodità, ossia per rappresentare sinteticamente i risultati conclusivi della ricerca fin qui svolta, potremmo riassumere nella formula di un concorso del tradurre ‘artistico’ e del tradurre ‘scientifico’. La lingua del Timaeus, poiché non è solo prosastica e tecnica, non si può intendere unicamente attraverso la analisi del valore semantico della singola parola, ma richiede che si indugi tanto sul colorito e sulla tonalità lessicale della parola isolata quanto sugli effetti ritmici ed espressivi determinati dalle associazioni tra più parole o tra più serie di parole. Cicerone si ispira, come è nella logica della traduzione antica, a criteri letterari e artistici di fronte ai quali può talora perfino passare in secondo piano lo scrupolo della resa documentaria. Ma è anche vero, come si è spesso segnalato, che la resa latina presuppone di norma una attenzione meticolosa ai diversi valori del testo platonico, che non lascia dubbi sulla profondità e consapevolezza di quell’indagine, anche se essa evidentemente è di altra natura rispetto ai criteri moderni di traduzione scientifica." (pp. 143-144)

    [*] Cicéron traducteur de Platon. L'expression de la pensée complexe en latin classique, 1957.

  9. Marchetta, Antonio. 1992. "Apuleio traduttore." In La langue latine, langue de la philosophie. Actes du colloque organisé par l’École française de Rome avec le concours’de l’Université de Rome « La Sapienza », Rome, 17–19 mai 1990, 203-218. Rome: École Française de Rome

    Riassunto: "Nel testo del de mundo, versione latina di un trattato (pseudo) aristotelico περί κόσμου giuntaci sotto il nome di Apuleio, gli studiosi hanno ravvisato così gravi travisamenti ed errori di traduzione, da ritenere inaccettabile l'attribuzione al famoso retore e filosofo madaurese. Sennonché mediante una più accurata verifica di questi presunti errori, attenta alle varianti presentate dalla tradizione del testo greco, capace di riconoscere particolari tecniche adottate dall'interpres latino (traduzioni a distanza, traduzioni ' etimologiche ', doppia traduzione di un medesimo termine), consapevole delle specifiche istanze medioplatoniche dello scrittore latino, si può arrivare senz'altro a scagionare il traduttore da ogni accusa e ad individuare in lui i tratti dell'autentica personalità apuleiana. Di questo tipo di approfondimento qui vengono forniti due esempi, miranti a ricondurre due ' clamorosi ' scarti del testo latino nei confronti del modello greco a un disegno precostituito e ben calcolato."

  10. Marciniak, Katarzyna. 2020. "Cum tacei, vertit: Cicerone traduttore dal greco al latino (in cinque puntate poetiche)." Eikasmos. Quaderni Bolognesi di Filologia Classica no. 3

    Abstract: "Il ruolo delle traduzioni è di importanza cruciale per lo sviluppo delle culture sin dall 'antichità. La sensibilità estetica, le forme esterne delle opere e persino i valori morali ivi presenti vengono trasferiti e cominciano a fiorire in un ambiente nuovo. Tuttavia, occorre osservare che l'adattamento dei modelli culturali primari attraverso il processo traslatorio porta paradossalmente alla creazione dei concetti ben diversi da quello originale. Siccome i cambiamenti sono spesso quasi impercettibili oppure si spiegano facilmente con le necessità di adattare appunto l'originale all'altra cultura, le traduzioni- se 'applicate' da un visionario abile - possono diventare uno strumento efficacissimo della formazione mentale (per non dire 'ideologica') della società in questa cultura. Marco Tullio Cicerone è senza dubbio tale visionario, anzi, uno dei padri fondatori della civiltà occidentale. Spesso privato della voce sulla scena politica, ricorreva alla forza dell 'espressione artistica, la pratica traslatoria inclusa, per promuovere le sue idee e garantirgli una longue durée nei suoi scritti. Nel corso dell' analisi sarà quindi dimostrato come l'Arpinate, per mezzo delle traduzioni, ci abbia trasmesso la propria visione della 'Repubblica perfetta' - la visione che alimenta le menti delle generazioni successive fino a quella nostra."

  11. Setaioli, Aldo. 1988. Seneca e i Greci: Citazioni e traduzioni nelle opere filosofiche. Padova: Patron

    "Attraverso l'esame di tutte le citazioni da autori greci che compaiono nell'opera filosofica senecana si indaga da un lato sull'atteggiamento del filosofo romano nei confronti della cultura ellenica, dall'altro sulle soluzioni da lui adottate di fronte ai concreti problemi sollevati dalla resa in latino del pensiero e della forma degli originali greci. Il tipo prevalente della citazione senecana, che tende a configurarsi quasi sempre in forma di sentenza, pone costantemente il problema del carattere delle fonti greche utilizzate da Seneca. Il libro si articola in capitoli dedicati ai vari autori greci citati dal Romano, con il massimo spazio riservato a quelli maggiormente utilizzati da lui: i filosofi stoici ed Epicurio. Precede un capitolo sulla posizione teorica senecana sulle due lingue e sulle due culture, fortemente influenzata da un lato dall'atmosfera culturale della sua epoca, dall'altro dalle dottrine filosofiche dello stoicismo relative al linguaggio, e strettamente collegata col concreto problema della traduzione. Alle dossografie dei vari libri delle Naturales questiones viene dedicata una trattazione speciale, mentre alcune appendici hanno lo scopo di completare il quadro tracciato nell'opera,"

Deutsche Studien

  1. Büchner, Karl. 1974. "Zum Platonismus Ciceros. Bemerkungen zum vierten Buch von Ciceros Werk De re publica." In Studia Platonica. Festschrift fiir Hermann Gundert zu seinem 65. Geburtstag am 30. 4. 1974, edited by Döring, Klaus and Kullmann, Wolfgang, 165-184. Amsterdam: B. R. Grüner.

  2. Fögen, Thorsten. 2000. Patrii sermonis egestas. Einstellungen lateinischer Autoren zu ihrer Muttersprache. München: K. G. Saur

    Ein Beitrag zum Sprachbewußtsein in der römischen Antike.

    Inhaltsverzeichnis: Vorwort 7; 1. Einleitung 11; 2. Muttersprache und Fremdsprachen in der römischen Antike 27; 3. Lukrez 61; 4. Cicero 77; 5. Quintilian 142; 5.1 Vorbemerkungen 142; 6. Aulus Gellius 180; 7. Kurzer Ausblick auf Zeugnisse der Spätantike 221; 8. Zusammenfassung: Rückblick und Ausblick 229; 9. Bibliographie 237; 10. Stellenregister 267.

  3. Kosmas, Raspitsos. 2013. Die Latinisierung des Griechischen. Übersetzung, Verstehen und Sprache im Ausgang von Martin Heidegger und Hans-Georg Gadamer. Würzburg: Königshausen & Neumann

    "Die Analyse_ setzt mit zwei zentralen Beispielen der Latinisierung ein, nämlich mit Heideggers Ausführungen zur Übersetzung der griechischen philosophischen Begriffen ενέργεια und φύσις in die lateinischen actualitas und natura. Heideggers Auffassung des Übersetzens und ihre philosophische Relevanz wird im Anschluss als Bedingung dieser zwei Beispiele diskutiert.

    Daraus wird ersichtlich, dass Heideggers Begriff des Übersetzens gewisse Voraussetzungen hat. Er geht nämlich nicht von einer übersetzungskritischen Analyse der lateinischen Übersetzungen der griechischen Philosophie aus.

    Die Motivation ist eher eine hermeneutische, genauer gesagt die Abhängigkeit des Verstehens und mithin auch des Übersetzens von dem jeweiligen Horizont und insbesondere vom jeweiligen Sprachhorizont. Dieses Grundmotiv seines Denkens, das auch seine Meinung zum Übersetzen bestimmt, wird im Rest des ersten Kapitels dargelegt.

    Heideggers Auffassung des Übersetzens wurzelt im Herzen seiner ganzen Philosophie, in seinem Ansatz der Seinsgeschichte. Das ist die allgemeinste Prämisse der Latinisierung. Diese wird im zweiten Kapitel unter dem Titel Die abendländische Metaphysik näher verdeutlicht. Dort wird der Versuch unternommen, Heideggers Analyse der Metaphysik des Abendlandes, von der Wandlung der ἀλήθεια zur adaequatio und der platonischen ἰδέα bis zur neuzeitlichen Wissenschaft und Technik und seine Kritik am Theoretischen zu schildern." (pp. 12-13)

  4. Mueller-Goldingen, Christian. 1992. "Ciceros als Übersetzer Platons." In Zum Umgang mit fremden Sprachen in der griechisch-römischen Antike edited by Müller, Carl Werner, Sier, Kurt and Werner, Jürgen, 173-187. Stuttgart: F. Steiner.

  5. Puelma, Mario. 1980. "Cicero als Platon-Übersetzer." Museum Helveticum no. 37:137-178.

  6. Ratkowitsch, Christine. 1996. "Die Timaios-Übersetzung des Chalcidius - ein Plato christianus." Philologus no. 140:139-162.

  7. Strasburger, Hermann, and Strasburger, Gisela. 1990. Ciceros philosophisches Spätwerk als Aufruf gegen die Herrschaft Caesars. Hildesheim: Georg Olms.

  8. Switalski, Bronislaus Wladislaus. 1902. Des Chalcidius Kommentar zu Plato’s Timaeus. Eine historisch-kritische Untersuchung. Münster: Aschendorff.

  9. Waszink, Jan Hendrik. 1964. Studien zum Timaioskommentar des Calcidius. Leiden: Brill.

  10. Wimmel, Walter. 1974. "Cicero auf platonischem Feld (zu § 9 des Orator)." In Studia Platonica. Festschrift fiir Hermann Gundert zu seinem 65. Geburtstag am 30. 4. 1974, edited by Döring, Klaus and Kullmann, Wolfgang, 185-194. Amsterdam: B. R. Griiner.

  11. Zoll, Galuus. 1962. Cicero Platonis aemulus. Untersuchungen über die Form von Ciceros Dialogen, besonders von De oratore. Zürich: Juris.